Voilà, voilà, donc durant les dernières semaines, j'ai suivi un cours concernant le sport et la société d'aujourd'hui.
Comme dans tout cours, un exposé sur le sujet de notre choix et de mise. J'ai choisi "Sports Business", je trouve ce sujet intéressant, vu ce qu'il a pu se passer dernièrement avec les JO de Pékin et le CIO particulièrement.
Je mets donc une partie de mon "exposé".
N'hésitez pas à répondre derrière !
Sujet: Sports Business.
Citation : «L'argent, c'est égoïste et ce n'est pas très propre. Le sport, c'est généreux et c'est hygiénique.»
Rubrique majeure des quotidiens, programme central des chaînes de télévision, l'actualité sportive s'est depuis les années 80 étrangement diversifiée, ne comportant plus seulement les résultats et commentaires, mais aussi différentes affaires et scandales relatifs au dopage, la corruption, la tricherie ou la violence. La liste des dérives est longue, alors que, parallèlement, l'argent «fou» a envahi certaines disciplines, affaiblissant le pouvoir régulateur sportif.
C'est cette corrélation qu'il est intéressant d'analyser, pour définir comment et dans quelle mesure le phénomène du sport business a bouleversé le sport professionnel.
Le sport serait assimilé au Bien, car l'exercice physique permet de conserver ou retrouver une bonne santé. La notion d'effort physique est noble, elle implique le dépassement de soi, l'engagement, le courage, l'abnégation. En ce qui concerne les sports d'équipe, leur sont traditionnellement rattachées les valeurs de solidarité, d'amitié, d'altruisme (le joueur se dévoue pour son équipe, les individualités se fondent dans le collectif). Le sport joue également un rôle social intégrateur, à tout âge de la vie et particulièrement durant l'enfance et l'adolescence. Des vertus associées au sport découle son caractère d'exemplarité. Pourtant, la «noblesse du sport» est à nuancer, voire à infirmer, en particulier si l'on considère le domaine du sport professionnel. Mais ses enjeux mêmes le soumettent à de nouvelles pressions : celles de l'argent, celles des médias. Ils favorisent dopage, trucages, malversations. Ils favorisent dopage, trucages, malversations.
Ce qui conduit à penser sans doute d'autres rapports entre le sport et la puissance publique. Ce qui conduit aussi à une attention toute particulière aux pratiques naissantes d'aujourd'hui.
1.1. Le règne de l'argent dans le sport1.1.1. Comment se répartit l'argent en jeu dans le sport ? Le sport a été relancé en France il y a un peu plus d'un siècle, après la défaite de 1870, afin de former des soldats musclés et de pouvoir ainsi mieux riposter à l'Allemagne. C'est dans ce but qu'a été créée l'école de Joinville. C'est à partir de 1936 que le gouvernement s'attela à promouvoir les pratiques sportives, les Français disposant sous le front populaire d'un plus vaste temps libre que par le passé.
La résurgence des Jeux Olympiques, remonte, elle, à 1894, (les premiers JO ayant eu lieu en 1896 à Athènes) à l'instigation de Pierre de Coubertin, qui voulait revivre les JO de la Grèce Antique. A cette époque prévalait la devise romaine: «Mens sana in corpore sano», et il n'était pas question d'argent; au contraire était appliqué le conseil de Socrate: «Use de tout modérément».
Bernard Destremau fait part de sa perception de l'évolution du rôle de l'argent dans le sport. Ancien ministre, ancien ambassadeur en Argentine, membre de l'équipe de France de Coupe Davis de 1936 à 1953, il est l'un des témoins de la transformation du sport par les enjeux financiers. Selon lui, jusqu'au milieu des années 70, le sport était pratiqué pour se maintenir en bonne santé. Les affrontements étaient un jeu, et «les talentueux qui devenaient des champions étaient alors remboursés seulement des dépenses qu'occasionnaient les compétitions nationales et internationales». Et d'expliquer que pour son premier match de Coupe Davis à Roland Garros en 1936 il s'est lui-même payé le taxi pour se rendre sur les lieux. Le sport s'est ensuite développé grâce au financement par l'Etat d'équipement sportifs, et certains sportifs ont ainsi pu accéder à la réussite et la notoriété.
Les différences de rapport à l'argent selon les sports sont immenses. Elles s'expliquent par le fait que le sport professionnel a besoin des rentrées financières des spectateurs, des médias et des sponsors; seuls les sports disposant d'un public et «commercialisables» attirent les investissements financiers des annonceurs, sponsors, et des collectivités publiques. Ainsi, tant qu'une touche en escrime n'est pas visualisable par le spectateur et le téléspectateur, il est impossible de commercialiser ce sport. Parmi les sports qui rapportent le plus se trouvent la Formule 1, la boxe, les trois sports «nationaux» américains (football, basket-ball, base-ball), le tennis, le golf, le football... Les salaires des sportifs américains pratiquant les disciplines les plus spectaculaires et les plus populaires atteignent des sommes considérables, ils ont régulièrement (et fortement) augmenté ces trente dernières années.
En Europe, les salaires versés aux footballeurs professionnels ont également pris des proportions déraisonnables, au point de menacer l'équilibre financier des clubs. Ainsi, les joueurs français expatriés reçoivent des salaires bien plus élevés que ceux dont ils bénéficiaient en France, les clubs étrangers ayant plus de moyens que les clubs français : Marcel Desailly a rejoint le club londonien de Chelsea après la Coupe du monde 1998, il y perçoit un salaire net d'impôts d'un million de francs par mois.
En comparaison, les clubs français sont «pauvres», seuls le PSG et Monaco disposant pour la saison 2000-2001 d'un budget de dimension européenne, avec respectivement 450 et 375 millions de francs, la moyenne des budgets des clubs français étant de 200 millions de francs.
Cependant, les revenus démesurés des footballeurs professionnels, de quelques joueurs en particulier, ne doivent pas masquer la «misère» financière dans laquelle se débattent de nombreux sportifs de haut niveau pratiquant des disciplines peu médiatiques. Les marcheurs athlétiques ayant à plusieurs reprises représenté la France avec succès dans les plus prestigieuses compétitions internationales (JO, Championnats du monde, etc...) ne vivent pas de leur sport et sont obligés d'occuper un emploi, ce qui ne facilite pas leur entraînement.
1.1.2. Les enjeux financiers de la commercialisation du sport Le sport est devenu un véritable produit qui obéit aux règles du marché, c'est-à-dire à la loi de l'offre et de la demande. Il se commercialise sous différentes formes: les marchés des droits de retransmission télévisée des événements sportifs, des produits dérivés, de la publicité et du sponsoring coexistent. C'est ainsi que les enjeux économiques de la commercialisation du sport sont considérables.
Au début des années 70, la télévision fait entrer le sport dans une nouvelle ère: l'acquisition massive et rapide de postes de télévision dans le monde entier démultiplie l'impact des manifestations sportives. Ce support créa un vaste espace pour les partenaires commerciaux, le public touché par la publicité n'étant plus seulement le spectateur mais aussi le téléspectateur. Les chaînes de télévision, au départ peu nombreuses, s'accordèrent pour ne pas que montent les enchères. Mais très vite, au cours des années 80, le succès de l'audience des retransmissions d'événements sportifs ainsi que l'exacerbation de la concurrence entre les chaînes firent exploser le montant des droits de retransmission. Dans le même temps, les prix des espaces publicitaires en marge voire au cours de la manifestation sportive flambèrent, les grandes firmes ayant rapidement pris conscience de l'impact du sport sur l'audience. Les annonceurs couvraient ainsi l'acquisition des droits par les chaînes.
En 1976, les droits de retransmission des JO de Montréal s'élevaient à 34,8 millions de dollars. En 1996, pour les JO d'Atlanta, ils atteignaient 750 millions de dollars, soit vingt fois plus.
Les recettes de télévision représentaient 1 % des ressources du football professionnel en 1980, 7 % en 1985 et 23 % en 1990, leur montant passant de 2 millions de francs en 1980 à 230 millions de francs en 1990. En 1997, les droits versés au football ont dépassé le milliard de francs, du fait notamment de l'introduction du «pay per view», les droits pour l'ensemble des sports atteignant environ 1,7 milliard de francs. Les droits perçus par les fédérations allemandes et anglaises de football sont pourtant trois à quatre fois supérieurs à ceux perçus par la ligue française.
L'inflation du montant des droits télévisés prend des proportions gigantesques: le groupe Kirsch a ainsi acquis ceux des deux prochaines coupes du monde de football pour 11,5 milliards de francs, alors que les droits cumulés des trois dernières éditions avaient atteint 1,6 milliard de francs.
La surenchère en matière de droits de retransmission télévisée des événements sportifs désavantagera bientôt le téléspectateur, qui, jusqu'ici, profitait de la majorité des événements sportifs en ne s'acquittant que de la redevance. L'arrivée des chaînes cryptées et surtout du «pay per view» (système de péage du programme regardé) fait évoluer en sa défaveur la situation.
Grâce au paiement des téléspectateurs, les nouveaux offreurs peuvent en effet acquérir les droits télévisés à des prix très élevés et obtenir l'exclusivité, écrasant la concurrence des chaînes généralistes, qui ne disposent que des rentrées publicitaires pour acheter les droits.Le risque d'accaparement de tous les spectacles sportifs par les chaînes payantes est réel, en témoignent les exemples étrangers, et ce au détriment des téléspectateurs (largement majoritaires) non abonnés ou ne pouvant s'offrir le pay per view. Le groupe Kirch possesseur des droits des deux prochaines Coupes du monde de football a déjà fait part de son intention de céder une partie de ces droits à des chaînes à péage. La coupe du monde 1998 était peut-être la dernière accessible à tous les foyers.
Jusqu'à présent, en France, la ligue professionnelle de football négociait les droits télévisés et passait des contrats collectifs, garantissant des retombées au bénéfice de tous les clubs. Le risque est grand aujourd'hui que les clubs les plus médiatisés rompent cette solidarité pour négocier directement les droits, et ainsi recevoir plus d'argent, à l'image de certains clubs espagnols, hollandais, anglais et italiens.La négociation directe entraînerait une nouvelle surenchère, les clubs les plus puissants imposant leurs conditions.
Le public, en assistant aux retransmissions sportives, est avant tout la cible des publicitaires.
La publicité est présente au cours des retransmissions sportives sous différentes formes: elle s'affiche sur divers supports, que ce soient les panneaux publicitaires des stades ou des logos directement insérés sur l'écran. Elle bénéficie surtout de plages horaires lui étant exclusivement consacrées, avant, pendant et après la retransmission de la compétition sportive. Les entreprises sont sensibles au taux d'audience élevé des manifestations sportives, c'est pourquoi les encarts publicitaires au cours de ces programmes sont très prisés, et donc très chers. Le chiffre d'affaires publicitaire brut de TF1 pendant le championnat d'Europe de football 2000 s'est élevé à 197 millions de francs, dont 49,2 pour la finale, celui de France Télévision atteignant 136,1 millions de francs. Les publicitaires sont en outre enclins à utiliser l'image d'une vedette du sport pour vanter leurs produits. Par exemple, Zinedine Zidane est ainsi apparu dans des publicités pour Adidas, Dior, Leader Price, ou Volvic.
1.2. Le sport spectacle, pendant du sport business1.2.1. Le rôle clé des médias dans l'avènement du sport spectacle Les premières compétitions sportives n'ont pas été exemptes de spectacle, au contraire.
Le spectacle est accessoire: selon de Coubertin, «Les vrais sportsmen, s'ils ne craignent pas, à l'occasion, de travailler devant une nombreuse assistance, n'aiment pas cela. Ils n'apprécient de n'avoir pour spectateurs de leurs travaux habituels que leurs camarades d'exercice.»
La presse, la radio et plus encore la télévision sont les bases du développement du sport spectacle. Ils permettent tout d'abord à un public très large de vivre l'événement sportif, dans le sens où celui-ci ne se limite plus au seul cercle restreint des spectateurs présents sur le lieu de la compétition. En multipliant le nombre des personnes touchées par l'événement sportif, les médias imposent l'impératif du spectacle, car il leur est nécessaire de fidéliser le grand public. Le sport spectacle repose aujourd'hui sur le média télévisuel exclusivement, il nécessite l'image. C'est pourquoi les radios ne retransmettent plus d'événements sportifs en direct et en intégralité (à l'exception du Tour de France sur Europe 1). Cela se traduit notamment dans la mise en scène, qui atteint aux Etats-Unis son paroxysme: le décor du sport américain est devenu celui d'un grand spectacle de variétés. La télévision veut attirer le plus large public possible, ignorants et amateurs confondus.
Le spectacle se traduit également par la nécessité des records, que ce soit en athlétisme, en natation, en cyclisme... Le public en veut toujours plus, il voue aux records et à leurs détenteurs une admiration sans borne.
Puisque les retransmissions sportives se destinent au grand public, seul le spectacle doit être garanti. Le public, non initié, n'est cependant pas seul à mettre en cause. Ce sont bien les intérêts financiers en jeu qui exigent que le public soit le plus large possible, et donc peu au fait des réalités du sport de haut niveau.