A DIFFUSER !!!
Pendant les élections, les opposants à l'ours ont fait monter la pression pour amener l'Etat à capturer l'ourse Franska. Une réunion de crise a été convoquée le vendredi 22 juin par le préfet des Hautes-Pyrénées.
Pays de l'Ours - Adet, FERUS et WWF France ont lancé une grande pétition contre
la capture de l'ourse Franska.
loup.org relaye bien sûr cette pétition à la demande des associations de
protection de l'ours.
Franska n'a pas un comportement "anormal" au regard du protocole "ours à problèmes" établi par l'Etat.
ArticleL’ourse Franska, introduite il y a un peu plus d’un an, le 28 avril 2006, dans les Pyrénées, fait parler d’elle. Depuis le début du printemps, elle serait à l’origine de la prédation de plus de quarante brebis. A ce titre, le 11 juin, la chambre d’agriculture, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs des Hautes-Pyrénées ont demandé son retrait immédiat, estimant que 'les agissements de cette ourse relèvent d’un comportement anormal'.
Or, si cette prédation est indiscutable, le comportement de l’ourse Franska n’est pas anormal, au contraire, ce serait plutôt l’inverse. En effet, à l’instar de tous les prédateurs, cette ourse est opportuniste et, depuis son lâcher, elle a toujours fréquenté des zones d’élevage extensif (1) où les troupeaux ne sont pas protégés, elle en profite… Aussi, comme le remarque l’association Pays de l’ours - Adet, cette prédation n’est '…pas à mettre sur le compte d’un comportement individuel particulièrement prédateur, mais essentiellement sur le mode de gardiennage des troupeaux des zones qu’elle fréquente'.
Le comportement passé de l’ours Néré, rappelle Alain Reynes du Pays de l’ours - Adet, est à ce titre révélateur du côté opportuniste de l’ours brun. Installé dans des zones où les troupeaux ne sont pas gardés, cet ours a causé de nombreux dégâts et a défrayé la chronique au début des années 2000, puis se déplaçant vers le Haut-Béarn, dans une zone où les troupeaux sont protégés, il a disparu de la Une des journaux locaux, ne posant plus de problème.
Cet exemple montre que soustraire cette ourse au milieu dans lequel elle a été introduite, il y a maintenant un peu plus d’un an, ne résoudra pas le problème. De même, ce n’est pas l’indemnisation (2), versée sous une quinzaine de jours, des brebis prédatées qui doit être la seule réponse de l’Etat. Les prédations répétées d’un ours sont révélatrices de la vulnérabilité du système d’élevage pratiqué. L’ours n’est qu’un facteur minoritaire de mortalité parmi d’autres : accidents, maladies, foudre, prédations par les chiens… Ainsi, entre 1988 et 2000, plus de 30 % des exploitations agricoles pyrénéennes ont disparu, et l’ours n’y est pour rien !
Au-delà de l’aspect pastoral, le front de la contestation de la présence de Franska tend à se déplacer également sur le front sécuritaire. Le maire de Barèges, une commune sur laquelle se trouve actuellement l’ourse Franska, a ainsi fait placer des écriteaux appelant les randonneurs à ne pas faire de randonnées en solitaire. Bien que cette décision soit, selon lui, motivée par sa responsabilité en cas d’attaque d’une personne sur sa commune, il est intéressant de noter que ce maire n’agit pas de la sorte pour prévenir les risques dus aux autres animaux (3), relève Alain Reynes…
Contrairement à ce que voudraient faire croire certains, l’ours n’est pas un tueur d’homme. Bien qu’il puisse se défendre s’il se sent menacé (ou ses oursons, pour une femelle), depuis 11 ans que les premiers ours ont été lâchés aucun touriste n’a été attaqué dans les Pyrénées. Ici encore, une anecdote démontre le côté passif du plantigrade avec le cas d’un des ours issus de la réintroduction qui, il y a quelques années, a passé une pleine journée juste à côté d’un sentier fréquenté par des centaines de randonneurs, à l’abri de la végétation.
Pour finir, à l’heure de la rigueur budgétaire, le coût lié à la présence des grands prédateurs est souvent décrié. Mais que sont les 100 000 € annuels que coûte le remboursement des dégâts occasionnés par les ours des Pyrénées face aux millions (5) nécessaires pour indemniser les agriculteurs des dégâts occasionnés par le gibier (sangliers, cervidés…) ou les intempéries.
La tentation est grande de considérer l’ours comme une contrainte supplémentaire pour une profession qui n’en a pas besoin. S’il est vrai qu’il impose un retour à un pastoralisme plus actif et cohérent avec les réalités et risques du milieu montagnard (présence de bergers, chiens de protection, parc de protection…), le bénéfice de la mise en œuvre de ces pratiques dépasse très largement la seule nécessité de protéger les troupeaux des ours. Ainsi, la prédation est quasiment réduite à néant (4) et les troupeaux sont généralement dans un état sanitaire supérieur de part la présence du berger qui peut intervenir aisément sur les animaux qui en ont besoin. Enfin, grâce à l’encadrement du troupeau par le berger, les pertes dues aux accidents liés au terrain sont considérablement réduites, tandis que le rendement du pâturage est supérieur.
Il convient donc de prendre le recul nécessaire, ce n’est pas l’ours dans les Pyrénées, ou le loup dans les Alpes, qui menace le pastoralisme. Les moyens de protection encouragés et financés par l’Etat ont montré leur efficacité.
Pascal Farcy
1- Hautes vallées de Bigorre au printemps 2006, massifs du Pibeste et de l’Estibète pendant l’été 2006 et maintenant massifs des Baronnies et de l’Arbizon.
2- La prédation de l'ours, sur les animaux domestiques (brebis...), est indemnisée au cours du marché, et comprend également le versement de 2 primes :
- manque à gagner (perte en production de lait et/ou mise-bas);
- dérangement (recherche de l'animal disparu, stress du troupeau, etc.).
3- Les rencontres avec un sanglier ou avec un cerf, surtout au moment du rut en automne, donnent lieu chaque année à plusieurs accidents un peu partout en France.
4- Un chien de protection (Patou ou autre) permet de faire baisser les pertes par prédations et vols de 92 % en moyenne. Le gain dépasse donc de loin les dégâts des ours, car le patou est également efficace contre les autres prédateurs (chiens divagants, renards …) et les voleurs.?5- Les indemnisations versées aux agriculteurs, pour un orage de grêle, s'élèvent fréquemment au-dessus des 100 000 €. Au niveau national, les dégâts imputés aux sangliers se montent à 1 900 000 €, dont 220 000 € pour le seul département de l'Ariège, dans les Pyrénées.
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"Les gens qui aiment les chats rêvent d'un monde tranquille et doux où tous vivraient harmonieusement ensemble" (Anny Duperey "Les chats de hasard" )
On ne peut pas reprocher à un ours de profiter d'une source de nourriture mise à sa portée sans protection. Toute politique basée sur l'exclusion (de l'ours comme de l'homme) est une impasse. La seule solution durable est de travailler ensemble sur la conciliation de la présence de l'ours et des activités humaines.
Les solutions existent et sont efficaces : embauche de bergers, chiens de
protection, parcs de protection ...
Nous demandons à l'Etat de mettre en oeuvre ces mesures et nous rapellons notre
attachement à la restauration d'une population d'ours viable dans les Pyrénées.
Merci de continuer à diffuser et faire signer cette pétition.
http://www.ours-loup-lynx.info/spip.php?article987loup.org via FERUS