Combat Mensuel de Décembre Tyrans / Chats-Garoux

Citation :

Commencer ce récit par « Il était une fois » ne serait pas convenable. Pourquoi? me demanderez-vous. La raison en est fort simple : il y eut plus d’une fois. Par contre, en ce jour brumeux, sans flocons, je ne vous exposerais pas un grand nombre d’exemples plus puérils les uns que les autres. Seul l’exploit de Sir Osrath mérite vraiment qu’on s’y attarde.
Cette fois-là, l’histoire ne commença pas deux jours avant Noël. Non, car Sir Osrath était un réel tyran, il faisait parti de ceux qui prévoient les événements, pas de ces impulsifs qui finissent invariablement éventrés dans un caveau (il faut de la subtilité pour tyranniser sans créer de révoltes). Effectivement, Cavil Osrath était un manipulateur aguerri, conspirateur de métier, il connaissait tout du pouvoir et des meilleures façons de l’acquérir.
Ses plans prirent forme en plein été, alors qu’il se faisait masser les pieds, un drink à la main, L’Hebdo du Tyran dans l’autre. Un article dans la revue parlait de Noël, un certain Kurkalov faisait des recherches importantes sur cette fête. Sir Osrath détestait ces célébrations, il ne supportait pas la vue des guirlandes, froufrous, faux glaçons et autres agréments aussi futiles que laids.
Révulsé par Noël, il considérait ces exaltations comme une perte de temps et une façon de se gargariser d’amour et de tendresse, lesquelles étaient à bannir. Se demandant une fois de plus comment il parviendrait à détourner les gens des fêtes (parce que vous vous pensez bien que ce n’était pas la première année que ça lui arrivait), Sir Osrath imagina mille et une manières de réduire à néant le travail du Père Noël.
« Mais oui, le Père Noël ! J’aurais dû y songer plus tôt... »
C’est ainsi que son idée germa dans son esprit : il fallait agir à la source, comme avec une fourmilière : attaquer la reine en premier. Osrath prit son mal en patience et eut tout le plaisir d’organiser le moindre détail de sa future entreprise. Bref, il devait commencer par l’essentiel, il ne pouvait rien faire sans connaître l’emplacement du Père Noël. Le palais dans les nuages était exclu, il ne restait qu’à chercher dans le Nord. Ses talents oratoires et son charme ne furent pas de grande aide dans ces contrées désertes, mais grâce à de fidèles serviteurs (nous nous abstiendrons de discuter de la justesse de ce terme...), il finit par distinguer, dans une petite vallée, des lumières à n’en plus finir, aveuglantes et colorées.
Maintenant, il était fixé : il prendrait la place du Père Noël.
Et il revint chez lui pour fignoler sa tactique ainsi que patienter jusqu’au jour de son départ suivant, quelques mois plus tard.
Quand Sir Osrath repartit vers le Nord, il faisait jour et il avait confié toutes ses responsabilités à sa tyranne de femme (une épouse très respectable, d’ailleurs, elle avait plus d’un argument pour convaincre qui lui plaisait). Avec seulement deux laquais, cette fois-ci, il passa six jours dans la froidure, à se répéter encore et encore son plan : lorsqu’il aurait repéré le Père Noël, il le veillerait pendant plusieurs jours, afin de connaître ses habitudes et les relations qu’il nouait avec les lutins, et ses serviteurs, pendant ce temps, entretiendraient le maigre feu. Et c’est ce qu’il fit.
Comme vous pouvez le deviner, il agit avec une extrême prudence, il ne pouvait pas se permettre de tout faire tomber à l’eau sur une simple inattention. Il observa ainsi pendant quatre jours et autant de nuits (pas besoin de plus pour tout savoir de la routine d’une personne à la vie si répétitive) l’instigateur de ses derniers maux de tête.
Sir Osrath campait non loin de la vallée éclairée, mais il ne craignait rien, car apparemment, personne n’était autorisé à s’aventurer au-delà de ses limites. En pleine nuit, il partit vers les appartements du gros homme, une longue corde et des foulards dans ses poches, talonné par ses serviteurs. S’engouffrant dans la pièce par la fenêtre (pas question de passer par devant, tout était bien trop lumineux), il bâillonna et ligota rapidement le Père Noël. En un tour de force et d’ingéniosité, il le sortit de la chambre et le traîna jusqu’à son campement.
Et ainsi, le Père Noël se retrouva sous la coupe des deux fidèles de Sir Osrath. Pour ce dernier, le vrai travail commençait, il devrait user de toute son imagination afin de corrompre les lutins à force de discours retors et d’hypothétiques promesses.
Le lendemain, il s’approcha en titubant du centre du village, alors que les lutins couraient partout, criant à tue-tête que le Père Noël avait disparu. Il se tenait le bras, pantelant, et se fraya un chemin à travers les lutins jusqu’à ce que l’un d’eux le remarque. « Que faites-vous ici, monsieur ? » lui demanda une toute petite voix. Il lui répondit, comme s’il était au supplice, qu’il s’était tordu un membre et cherchait de l’aide pour se soigner. Son apparition n’éveilla les soupçons de personne, il semblait d’une incroyable bonté et il compatissait à la disparition de leur guide.
Sir Osrath noua des « amitiés » avec quelques lutins haut perchés dans l’organisation du village de Noël. Et après quelques semaines de vaines recherches (il ne leur vint jamais à l‘esprit qu’ils pourraient le trouver à l’extérieur de la vallée), la question cruciale arriva : qui remplacerait le Père Noël ?
Quelques lutins courageux s’aventurèrent à se proposer, mais leurs tentatives étaient immédiatement réduites à néant ; pas question de mettre un lutin en charge du commandement et de la distribution des présents !
La solution devint évidente, Sir Osrath devait être élu à ce poste. On voyait son arrivée plus comme un acte de providence qu’une quelconque menace.
Le concerné feignit l’ébahissement lorsqu’une marée de petits lutins frétillants vint l’extirper de sa demeure pour lui enfoncer le chapeau sur la tête. D’un naturel qui ferait béer d’hébétude n’importe quel tyran novice, Sir Osrath s’appliqua à capter l’attention des lutins naïfs. Et c’est ainsi que chaque jour, grâce à ses paroles envoûtantes, il changea peu à peu l’essence de Noël. Ce ne serait plus des clowns au bout des ressorts, ce seraient des Urgals (bien plus divertissant !). Ce ne serait plus des licornes à bascule, ce serait des mulets. Il n’y aurait plus de bonbons dans les bas suspendus aux cheminées, ils seraient remplis de simples cacahuètes (gare aux intolérants !).
Bref, d’année en année, pendant sept ans, la fête de Noël se transforma en soirée morne que tout le monde appréhendait. Chez le peuple, la consternation et l’incompréhension régnaient. Chez nous, c’était la joie, la reconnaissance et l’alcool coulait à flots.
Les deux serviteurs d’Osrath s’étaient établis dans la forêt et gardaient l’œil sur le Père Noël, ils n’avaient pas eu d’indications leur permettant de faire autre chose : ils faisaient ce qu’on leur dictait et c’était tout !
Sir Osrath jouissait de son pouvoir total, dès qu’un lutin récalcitrant osait lever le doigt pour parler du nouveau Père Noël, il se faisait tout de suite rabrouer par les « amis » de celui-ci.

Malheureusement, toute bonne chose a une fin. Et ce conte doit prendre fin d’une manière que j’aurais souhaitée autre. Ce n’est que fatalité si ce que nous craignions arriva. Eh oui, Sir Osrath fut contraint d’abandonner son poste à cause d’une grave maladie des poumons. En catimini, il rejoignit ses serviteurs, redonna son costume au Père Noël et, le laissant là, il regagna sa terre natale.
Le Noël qui suivit son départ ne fut pas vraiment joyeux, car au lieu que tout soit redevenu « normal », il n’y eut rien. Strictement rien, comme si le Père Noël avait démissionné. Mais l’année suivante, nous fûmes déçus, le Père Noël était bel et bien réapparu.
Sir Osrath fut accueilli en roi parmi nous, mais son triomphe ne dura pas longtemps, car il se retrouva bien vite cloué au lit, sa maladie se révélant incurable. Sans doute aurait-il eu une longue vie s’il ne s’était pas exilé dans un territoire nordique pendant tant d’années, mais il ne regretta rien, il savait que la joie qu’il nous avait procurée n’avait pas de valeur, son nom resterait gravé dans nos mémoires.
Il décéda trois ans après avoir retrouvé les siens. Honorez son nom, mes chers, Sir Osrath est un modèle pour nous tous.

Du beau travail chez les Chats Garoux...

Merci à Isi de notre côté, super histoire =D

Je déplace ^^

Sahagiel a écrit:

Du beau travail chez les Chats Garoux...

Pas étonnant, on est tous en fête, donc, l'ironie de ce genre ... ->

Aucune intention de lancer un débat, mais les deux clans avaient tout de même un mois complet et il n'y avait qu'une limite maximale de mot, aucune limite minimale.

Bravo aux Tyrans tout de même. Bon conte Isi

Oho! *o*

Merci ^^ Je me suis vraiment forcée pour écrire l'histoire, c'était dur ^^"

Dommage qu'il n'y aie pas eu de compétition :/

Pardon, cependant, félicitations Isi, c'est super sympa ! =)

C'est juste que la plupart des personnes aiment bien s'y mettre au dernier moment xD

Bravo Isi =D

Ahah. Ça commence à devenir lassant ce genre de blagues.

J'ignore de quoi tu te plains Belga... Il n'y a aucune plaisanterie de mauvais goût! A l'époque où Zar avait eu un problème et que les elfes avaient été disqualifiés aussi pour ne rien avoir préparé, tout le monde a été globalement indigné non? Ben c'est la même chose pour les chats garous... Ils ont eu le temps de faire quelque chose, et ils s'y sont mis soit trop tard, ou alors ils n'en ont pas eu envie, je ne sais pas!

C'est comme ça, Isi a travaillé dur pour faire ce conte, et au final en fait, pour rien... Je comprends que tout le monde soit un peu agacé, peu importe les excuses que tu donneras... Tu sais très bien que l'on peut toujours pondre quelque chose en 1h maxi si on le veut vraiment! Même si on sait qu'on ne gagnera pas avec, mais au moins, on présente quelque chose!

Heureusement que je ne viens plus, je suis sure que j'aurais du m'y coller le 30 Décembre...

Bref, bravo aux tyrans qui ont fait un très beau conte!

Bah, c'est la vie ! =)