Bioshock : Infinite

Bioshock infinite est le troisième jeu de la franchise acclamée Bioshock. Après s'être battu sous les océans, le joueur est à nouveau plongé dans une uchronie aux allures steampunk, mais cette fois, c'est dans les airs que ça se passe!

"Ramenez la fille et nous effacerons la dette". C'est avec cette phrase en tête que Booker Dewitt, notre héros, se lance à la recherche d'Elizabeth dans la ville utopique de Columbia. Derrière ces airs de paradis terrestres, la cité est ravagée par le racisme et la corruption. Elle s'avère même au centre d'une guerre civile opposant Comstock, prophète et fondateur de la ville, à la Vox Populi, véritable faction rebelle.
Au fil du jeu, Dewitt rencontrera des personnages tout aussi loufoques que dans les précédents opus. Accompagné par Elizabeth, dont les pouvoirs sont à la fois puissants et dangereux, il devra affronter de nombreux ennemis s'opposant a l'enlèvement de la fille de leur prophète.

Une toute nouvelle ambiance pour ce Bioshock! Mais contrairement à ce que cela laisse paraître, le jeu est loin de renier ses origines. Columbia n'est certes pas Rapture, mais elle propose une équivalence plus colorée dans la forme et tout aussi sombre dans le fond. Si cela peut déstabiliser les fans des premiers épisodes, on se retrouve vite dans notre élément: toutes les dérives de la conte-utopie sont là. Sectarisme, décadence et technologie incontrôlable! Columbia est l'essence même de ce qui rend la série Bioshock intéressante. C'est une réflexion sur l'Utopie et son impossible réalisation. C'est aussi un retour sur l'histoire sombre du monde, sur les erreurs de l'homme et sur son arrogance. On retrouve, à mon grand étonnement d'ailleurs, un symbolisme religieux qui nous pousse à nous poser des questions sur le culte: culte divin, culte de l'homme et même peut être culte de la machine. Historiquement parlant, tout est bien ficelé. Les éléments tirés du réel côtoient de près la fiction utopique. Seul bémol, l'ambiance perd un peu de son charme quant aux éléments musicaux, très importants dans les deux premiers Bioshock. On dit donc adieu à Django Reinhardt et Cab Calloway pour des musiques adaptée à l'époque. Mais c'est une petite perte comparé aux (horribles) merveilles que nous propose Columbia! Soutenu par un graphisme somptueux, le jeu fait un sans faute au niveau de l'ambiance et de la patte graphique.

Si le jeu arrive arrive à conquérir dès le départ par son ambiance hors du commun, un des points forts de ce nouvel opus s'avère être le caractère des deux personnages principaux. Je ne m'étais jamais vraiment attaché aux personnages des premiers Bioshock. Bien que leurs histoires étaient assez intéressantes, ils n'avaient pas le "truc" qui nous donne de l'empathie envers les héros. Le scénario s'est donc recentré sur Booker Dewitt, le protagoniste, Elizabeth, l’intermédiaire et Comstock, l'antagoniste. Ce trio amène à l'histoire un petit plus qui nous fait suivre le jeu avec beaucoup plus de facilité. Le mystère autours du passé de Booker s'avère être un élément phare tout au long du jeu. Il en est de même pour Elizabeth dont l'histoire est une véritable clé à la compréhension du scénario.
Les personnages secondaires sont eux aussi très bien construits. Je pense évidemment aux jumeaux Lutèces qui, par leur mystérieuse attitude, nous donnent envie d'en savoir plus sur leur identité et sur le monde qui les entoure.


Mais, il y a aussi le scénario. Très bien écrit mais compliqué. Je vais faire bref et ne spoilerais personne. L'histoire me semble légèrement tirée par les cheveux. Hormis cela, il faut lui reconnaître une certaine originalité. Le final est assez impressionnant et ne peut pas laisser de marbre. J'ai toujours trouvé que Bioshock avait plus une portée philosophique (notamment sur la place de l'homme et sur la rédemption) que narrative. Infinite combine habilement les deux, on en ressort déboussolés mais satisfaits!
Il y a tout de même quelques facilités scénaristiques à quelques endroits du jeu. D'autant plus qu'à éviter le manichéisme, on y tomberait presque dedans! Enfin bon, ça ne gâche absolument pas la qualité globale de l'histoire.

La courte durée du jeu ne m'a pas foncièrement gêné. Je pense d'ailleurs qu'il aurait été trop long si on lui rajoutait  une heure. L'action y est très présentes, on y affronte déjà une multitude d'ennemis en tout genre et on traverse des décors très beaux et variés! Les quelques huit heures passées à Columbia sont donc pleines de rebondissements et de surprises! Et c'est en cela que l'on voit la qualité du jeu, non dans sa durée!
J'avoue ne pas accrocher au Gameplay des trois Bioshock. C'est un peu lourd et un peu mou. Celui-ci rattrape un peu le tir et nous offre plus de possibilité côté armement. Les pouvoirs quant à eux s'avèrent très utiles et assez fun à utiliser (surtout les Corbeaux!). L’interaction avec Elizabeth lors des combats est aussi bien trouvée! Malheureusement le "champ de bataille" s'avère vite très brouillon.
Cela est néanmoins rattrapé par des passages plus calmes dont la mise en scène est très souvent magistrale. (Du Mozart dans un tombeau à la ballade nocturne sur la jetée, que du bon!)

Pour finir, les doublages et la musique composée pour le jeu sont de très haut niveau. Même la VF est très sympathique!

Bon, si je devais synthétiser mon avis, Bioshock est un très très bon jeu. Ce n'est pas le meilleur de l'année (à noter qu'on a eu un très bon cru!), mais il se place très haut dans le classement. C'est surtout un must pour les fans de mondes dystopiques et de steampunk. L'univers et les personnages m'ont carrément séduits. Comme j'en parlais tout à l'heure, la portée quasi philosophique de l'histoire est très bien amené. Je me répète mais l'Utopie est un sujet extrêmement intéressant et très bien exploité dans cette franchise. De plus, La direction artistique développée amène un véritable charme à l'univers. Bref, je le conseille vivement.

8/10