Willow de Ron Howard

Parce que c'est un classique



Nombreux sont ceux qui rapprocheront plus Willow de George Lucas que de Ron Howard et pourtant, la patte de ce dernier y est très présente. Howard profita en effet de la renommée aquise par Lucas qui venait d'achever sa trilogie de Star Wars et était désormais le chef de file de la fantasy au cinéma. Mais cette fois-ci, retour aux sources : pas de vaisseau spatial ni de planète abandonnée juste une forêt, des châteaux, des chevaliers et de la magie et Lucas n'est que scénariste et producteur !

1988, le temps des héros et des jolies princesses. Willow bénéficie donc du fil conducteur rassemblant tous les éléments indispensables afin de fédérer les amateurs du genre. Prenez donc un jeune fermier, engoncé dans un quotidien difficile qui se retrouve au coeur d'une prophétie visant à renverser un tyran et protéger une jeune princesse (ça ne vous rappelle rien ? *tousse* Star Wars). Un scénario propret sur lui qui a des chances de faire son effet. Mais Willow parvient, grâce à de jolies surprises, à se démarquer des autres oeuvres du genre. Là où Star Wars ne prenait aucun risque et mettait en scène des héros blonds et beaux, Willow arbore en tête de proue un Nelwyn comme héros, à savoir, une personne de petite taille ne correspondant absolument pas aux canons de la beauté héroïque. Willow a déjà une famille heureuse mais les difficultés du quotidien (financières entre autre) tout comme sa maladresse "magique" le rendent touchant notamment lorsque vint l'heure de la séparation. Son courage sans limite amène le respect et au final, Willow le Nelwyn devient Willow le héros grâce à l'accomplissement de sa quête.



Une quête identitaire, comme on les connaît, jetant un personnage faible et sans défense pour le confronter à des épreuves qui mettront son courage à rude épreuve avant de lui inculquer de manière "ludique" les valeurs qui font un monde. Par ailleurs, le caractère prophétique de cette dernière joue une fois de plus dans l'accomplissement de l'objectif fantaisiste et comme à chaque fois, elle se réalisera par le biais de la bataille finale, ce que les héros n'avaient pas prévus (découverte du château supposé protecteur mais désert pour au final le transformer en forteresse) La quête est ici mise en avant notamment par son aspect gigantesque (voir impossible à réaliser) pour un si petit homme. Mais Willow n'est pas seul ici et une multitude de personnages vont lui mettre les bâtons dans les roues.

La sorcière est donc maléfique à souhait et chaque élément fantaisiste est à sa place. Les fées ont donc ici le rôle de déclencheur de quête et si l'on s'attend à de jolis blondes vaporeuses, la vraie magicienne s'avèrera être bien plus poilue, voire ridée. Encore une surprise qui amène un peu de fraîcheur (n'en déplaise à la vieille Bavmorda). Raoul et Trangeant, petits compagnons, sont ici pour assurer un potentiel comique déjà bien exploité par Madmartigan au physique de héros mais au caractère de cochon et sans aucune fierté apparente (la scène de travestissement). On comprend bien vite que Willow et Madmartigan sont tout bêtement complémentaires, un héros avec toutes les qualités étant moins crédible que deux graines deux héros bourrés de défaut. Le preux chevalier (ou pas^^) a un air de famille avec Han Solo notamment à travers son goût pour la liberté et il est évident que, comme notre aventurier spatial, c'est lui qui ramassera la princesse. Et cette princesse, justement, est ici un bébé, encore une surprise ! Qui va être la jolie demoiselle à sauver ? L'ambiance dark de l'univers bavmordien est si efficace que l'on met quelques temps à deviner que la jolie demoiselle en détresse pourrait bien en profiter pour sauver les fesses de nos héros.

Ajoutez à cela, un meilleur ami, rustre mais blagueur, des soldats suicidaires, des Nelwyns ignorant du monde extérieurs et voilà tout ce qu'il faut à un univers magique transportant.

Reste la forme, à savoir, les châteaux, les forêts, les créatures magiques et autres. Rappelons que le film a été réalisé en 1988 et applaudissons l'atmosphère réaliste. Ainsi, chaque endroit est crédible tout comme les différences de taille entre les protagonistes, une ambiance gothique pour une méchante sorcière, des paysages enneigés tout comme un paysage champêtre pour de gentils Nelwyns, tout est à sa place et apporte sa pierre à l'édifice. Les métamorphoses de Fin Razel sont très réussies, seul bémol pour un dragon aux mouvements hachés peinant ainsi à nous faire croire à la situation.
La musique est bien évidemment épique pour ajouter à l'héroïsme gagnant en intensité et en vitalité selon la situation.

9/10 pour un film de genre devenue référence, divertissant et touchant respectant à la fois les canons de la fantasy tout en apportant une nouvelle vision sur certains éléments. Merci Mr Howard de nous avoir embarqué dans votre univers merveilleux et de nous avoir fait rêver !

A ceux qui se demandent ce qu'est devenu Warwick Davis qui joue Willow, sachez qu'il joue entre autre le professeur Flitwick dans Harry Potter et Nikabrik dans Narnia !

Un film magnifique

J'étais toute petite quand je l'ai vu, peut-être huit ou neuf ans, il m'a marqué. Je l'ai acheté récemment en DVD, je m'en souvenais encore presque par coeur. Je l'adore. Il y a tout dans ce film pour en faire un chef-d'oeuvre, pourtant il m'a semblé ne pas être classé dans les films "cultes"

Citation :

A ceux qui se demandent ce qu'est devenu Warwick Davis qui joue Willow, sachez qu'il joue entre autre le professeur Flitwick dans Harry Potter et Nikabrik dans Narnia !

J'aurais jamais deviné !