The Social Network

Voila quelques temps qu'est sorti le dernier petit de Fincher, réalisateur connu pour Fight Club ou encore Seven. Sauf que cette fois, il s'attaque à un phénomène de la société actuelle: Facebook. L'annonce du film m'avait fait peur, je me disais que ça allait encore être un film s'attaquant de manière "trop hype" à la jeunesse actuelle. Quelques temps plus tard, on apprend que The Social Network traitera non pas de Facebook mais de son créateur, le "génie" Mark Zuckerberg.

En 2003, après s'être fait plaqué par sa copine, Mark Zuckerberg, un véritable génie de l'informatique décide de créer un site où les étudiants pourraient voter pour la "fille la plus canon du campus". En quelques heures, il surcharge et détruit momentanément le système d'Harvard. Mark Zuckerberg est alors accusé de violation de la vie privée, de la sécurité et des droits de reproductions. De plus, il commencent à être très controversé pour sa misogynie. Pourtant, c'est là que Mark Zuckerberg fonde, avec son meilleur ami Eduardo Saverin, le site TheFacebook.com.

Ne partant pas d'un scénario palpitant ( à noter que c'est une adaptation de The Accidental Billionaires: The Founding Of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal de Ben Mezrich), The Social Network n'attire pas pour son histoire. On va le voir par curiosité, ou pour le nom que s'est fait Fincher. Et l'on ne peut donc pas être déçu, The Social Network est filmé avec brio, et on peut à tout moment se délecter de la photographie et des lumières qui sont toutes en harmonie avec le film. On reconnait Fincher, ses plans à la Seven, ses éclairages jaunâtres de Fight Club ou de Benjamin Buttons, tout ça, mais en mieux! Car cette fois, je n'ai pas trouvé la prétention qui m'avait gêné dans certains de ces films. Fincher arrive même à s'effacer. Le montage n'en reste pas moins impeccable, tout est fluide, et on se laisse facilement emporté par l'histoire mise en scène avec intelligence: ce n'est peut-être pas révolutionnaire, mais ça marche.
Au delà de la technique, Aaron Sorkin, scénariste, nous offre des dialogues subtils et construits qui donnent au personnage de Mark Zuckerberg tout son sens, une sorte de surdoué qui se la joue méchant mais qui est en réalité affreusement seul. The Social Network relate en effet une ascension autant dans la société et que dans la solitude. Drôle et à la fois amer, le film nous plonge bien plus que dans la création de Facebook, il nous offre le rôle de spectateur d'une tragédie moderne, tendue et cruelle.

Bien évidemment, que serait un tel film sans des acteurs dignes de ce nom? The Social Network a un casting pouvant surprendre: hormis Justin Timberlake, les noms ne disent pas grand chose au grand public. Les deux héros font pourtant en partie la réussite du film. Et pour les incarner, deux nouveaux acteurs: Andrew Garfield (L'Imaginarium du Docteur Parnassus, et bientôt Spiderman) et Jesse Eisenberg (Adventureland, Bienvenue à Zombieland...). Le premier joue Eduardo Saverin, meilleur ami du fondateur de Facebook que ce dernier jalouse. Jusqu'au bout, il arrive à faire évoluer le personnage avec un naturel incontestable. Mais pour ma part, la véritable découverte c'est Jesse Eisenberg. Il arrive à donner un aspect encore plus tragique au film. Il façonne un personnage de "surdoué solitaire" avec un réalisme fou là où la plupart des acteurs exagèrent trop. Tout, jusqu'aux expressions faciales et aux tics nerveux, donne au personnage plus d'épaisseur, de réalisme et d'intérêt. Incontestablement le nerd le plus charismatique et le moins cliché de ces dix dernières années! Et bien sur, alors que les réalisateurs n'offrent les gros rôle qu'aux valeurs sures, qu'il est agréable de voir de temps en temps des nouvelles têtes qui parviennent avec autant d'intensité à recréer des personnages.
Pour ce qui est de Justin Timberlake, cela ne m'a pas vraiment surprise, ce n'est pas un mauvais acteur. D'ailleurs il a le rôle d'un personnage assez intéressant et plutôt important!

Autre bon point, la musique. Pour une fois que l'on a pas de déferlantes de violons voulant être tous plus épiques les un que les autres. La musique est simple et s'intègre parfaitement dans le film. Il y a une sorte de pression tendue dans les musiques de la BO d'Atticus Ross et de Trent Reznor, les sons peuvent être limite stressants, le piano plutôt discret souligne cet aspect étrange comme dans Soft Trees Break the Fall ou The Gentle Hum of Anxiety. Le thème principal Hand Covers Bruise est lui même assez dérangeant. La facette plus "mouvementée" de la musique est peut être moins intéressante, j'ai pas accroché sur les sons plus electros, mais ils passent très bien dans le film. A noter que la première musique que l'on entend est une chanson des White Stripes, et que le film fini sur les Beatles! La BO est simple, mais diablement efficace!

The Social Network relate des faits presque tous vrais. Il est assez amusant de tout vérifier dans les historiques de la création de Facebook et de fouiller les méandres du web pour retrouver la page des créateurs ou les personnages du film en vrai!

Pour finir, le film a été très apprécié par la critique. The Social Network a reçu de nombreuses récompenses dont meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisateur, meilleur acteur ou meilleure musique.

J'avais aimé le film quand je l'avais vu. Et en plus je l'ai vu en VOSTFR au cinéma (. Bref, The social Network n'est pas en soi une production pour gagner des prix, enfin je ne pense pas, et pourtant ... Et Andrew Garfield, est en train de se faire un nom aussi, il est dans Never Let Me Go ( Ouais j'ai envie d'aller le voir ). J'avais trouvé le film sympa, et je suis d'accord avec toi Enamor
Mais après le film avait soulevé une polémique, puisque de Mark avait refusé d'adhérer à la réalité (ou non) des faits relatés dans le film. Donc il faut évidemment le regarder avec du recul, même si Facebook fait tout en ce moment pour ne pas se faire aimer...

Blef a écrit:

Mais après le film avait soulevé une polémique, puisque de Mark avait refusé d'adhérer à la réalité (ou non) des faits relatés dans le film.

Je pense que tout n'est pas vrai, mais je pense qu'une grande partie du film est véridique! Puis, c'est compréhensible, je pense que se voir comme ça au cinema, ça donne un coup. Il n'avait pas trop apprécié l'image qui avait été donné de lui. x)