UGLY BETTY
Créateur : Fernando Gaitan, adaptée par Salma Hayek
Acteurs : America Ferrara, Eric Mabius, Alan Dale
Année de production : 2006
Nombre de saisons : 4 saisons, 67 épisodes (en cours)
Synopsis : Betty Suarez est mal fagotée et pas spécialement adroite mais elle est pétille par sa légèreté et ses valeurs. Le jour où elle va poser le pied dans le monde impitoyable de la mode, Il va bien falloir faire ses preuves !
AVIS PERSONNEL
C'est devant un gros cri du coeur venant d'une connaissance déçue (il devait me placer en haute estime, je pense) "Ah mais tu regardes Ugly Betty ??" que j'ai décidé de rétablir la vérité. Oui. Je regarde et j'en suis très fière. Malheureusement pour cette série, elle est arrivée avec un très mauvais timing (juste après Le destin de Lisa, que l'on savait déjà être un mauvais remake à la teutonne, un vilain croisé entre Les feux de l'amour et Derrick = Has been et kitsch) ce qui a fait que les néophytes l'ont immédiatement classée dans la case "série pourrave" en refusant même de voir ne serait-ce que cinq minutes d'un épisode. Heureusement pour moi, mon coloc et son amie m'ont collé dans le canapé dès le premier soir à grand renforts de menace et je crois que je ne les remercierais jamais assez pour ça.
Alors, balayons de ce pas les clichés et commençons par le premier mais non des moindres : le remake.
Que ce soit Le destin de Lisa ou Ugly Betty, ces deux séries sont des remakes étrangers d'une telenovela colombienne, Yo Soy Betty, la fea, une série qui a cartonné et a donc tapé dans l'oeil de ces capitalistes de TV étrangères (surtout que pour une fois, c'était pas made in USA comme phénomène). Du coup, même si les acteurs sont différents, on a envie de dire de manière préhistorique "moi pas vouloir voir trois fois la même histoire". Détrompez-vous !! Si le contexte est le même (et attention je vais vulgariser) à savoir, une moche qui débarque dans l'empire de la mode parce qu'on veut coller à son patron une-assistante-avec-qui-il-va-enfin-ne-pas-coucher, le traitement narratif est tout autre !
Et en plus, on le sait bien. Les américains ont ce don relativement incroyable (et que j'envie follement) de traiter de manière dramatique ou humoristique n'importe quelle histoire reprise 100 fois ! Ici, Ugly Betty est une série drôle, légère, à la fois caricaturale par beaucoup de ces personnages (Marc et Amanda par exemple) et en même temps réaliste grâce à beaucoup d'autres (Molly ou Ignacio). Si le monde de la Mode est basée sur l'apparence, Betty comme ses consoeurs allemande et colombienne, détonne par sa non-appartenance à un groupe particulier ce qui donne lieu, non seulement à des situations comiques mais également à un vrai questionnement sur l'intégration, l'indépendance et les personnalités propres à chacun. Outre le fait que je me reconnaisse totalement dans une héroïne un peu à la ramasse pas rapport à ses collègues, comment ne pas être touché et admiratif par cette Betty, américaine dans l'âme mais fière de ses origines mexicaines, moquée mais qui non seulement s'assume mais ne se laisse jamais abattre, maladroite et pourtant très fine ?
Loin de cette fadasse bourrée de niaiserie de Lisa, Betty met les pieds dans le plat avec son authenticité à elle et pour notre plus grand plaisir. Et à côté, des personnages haute en couleur : Un patron jeune et beau qui se révèle être un ami fidèle et romantique (et dont elle ne tombera pas amoureuse parce que bordel, soyons réalistes, et non elles ne devient pas un canon comme par hasard !), une famille déjantée qui fait face aux tracas de la vie (immigration, mort, maladie...), des collègues à la fois caricaturaux de bêtise et de méchanceté et pourtant plein de vie et de désir humain (spécial dédicace à Marc et Amanda, mes préférés ).
Les intrigues tournent bien sûr essentiellement sur le monde de la mode mais comme pour beaucoup de spectateur, Betty n'est pas fan de ce domaine et nous entraîne souvent hors des sentiers battus afin de souligner un décalage d'actualité (la mode et la malaria par exemple) mais surtout de dresser une critique acerbe de notre monde actuel.
Les américains patriotes, le capitalisme, la maladie, la mort, la différence sexuelle ou la différence tout court...Tous en prennent pour leur grade dans un esprit à la fois léger, qui ne se prend pas au sérieux et qui pourtant nous touche pour son côté réaliste.
Si mon ex coloc n'a pu s'empêcher de pleurer devant des relations mères-filles compliquées entre Wilhelmina et Nico, personnellement, je reste marquée par le veuvage de Daniel qui nous apparaît au prime abord superficiel avant de se révéler comme un des êtres les plus sensibles de cette belle palette.
Ajoutez à cela des looks extravagants, des effets de transition et une musique plus décapants les uns que les autres (sonorité mexicaine et formes simples pour un effet has been mais IN), des guests en veux-tu en voilà prêts à tout pour se ridiculiser (Victoria Beckam, Lindsey Lohan...) et Ugly Betty est définitivement une série qui possède une identité propre et n'est donc plus à catégorisée dans "remakeàlaconpoursefairedelathune".
Si j'ai pris peur en apprenant que c'était Salma Hayek qui était aux commandes de la production, avec le recul, je me rends compte qu'elle a quand même bien géré la madame !! Ses origines étrangères, son côté frais et pétillant ont insufflé à cette série un renouveau qui fait de Ugly Betty, une série à part entière et on en oublie aussitôt qu'il s'agit d'un remake parmi tant d'autre.
Alors oui, N., je regarde Ugly Betty et devine quoi ? J'adore !
4/5 pour une série à la fresh, critique et en même temps réaliste, drôle et à la fois dramatique et drôle et drôle et drôle et tiens ! Vous-ai-je dit que c'était drôle ?
>> TOUT public et à consommer sans modération (avec de la tequila c'est encore plus drôle) !
Sortie DVD : Saison 1 et 2 disponibles
Critiques spectateurs :
"On pense d'abord que l'on va trouver une vulgaire série avec des personnages caricaturés et un scénario cliché que l'on a vu au moins mille fois . Mais Ugly Betty mêle humour , sentiment et tragique avec un tel talent qu'on aime à la folie ! Et même apres trois ans on ne se lasse pas des gaffes de Betty , de la tendresse de sa famille , des complots de Wilhelmina , des liaisons de Daniel et du duo infernal Amanda et Marc . Que l'on aime ou pas la mode , qu'on se sente bien ou pas dans sa peau : Cette série est pour vous !"
"Vivifiant ! Je n'ai jamais connu une série américaine aussi pleine de vie et d'humour... On trouve les personnages les plus clichés qui soient, mais c'est tellement grisant de les voir évoluer, douter, ressentir des émotions, se retrouver dans des situations farfelues, et surtout essayer de s'en dépétrer du mieux qu'ils peuvent ! Betty, avec malice et authenticité, se fraye un chemin dans le monde de la mode où tout n'est que paraître et artifices. Un grand merci à America Ferrara pour interpréter un personnage aussi charismatique et qui sort de l'ordinaire "héroïne ultra sexy", trop vu dans les séries. Un grand merci également à Becki Newton et Michael Urie (Amanda et Marc), de nous offrir ces personnages délirants (leur interprétation de Dreamgirls en robe de soirée me fait toujours autant rire XD). Enfin bref, des acteurs prestigieux qui assure leurs rôles avec talent, humour et brio. Dommage qu'Ashley Jensen (qui interprète Christina) ne soit pas de la partie pour la saison 4... Et pour l'amour de Dieu que ça fait du bien pour une fois de ne pas voir une assistante tomber raide dingue de son patron (à l'inverse de cette nunuche qu'était Lisa Plenske du totalement inintéressant et prévisible "Destin de Lisa"). Pour conclure, une excellente série qui démontre que la détermination et l'ambition sont des valeurs plus importantes que l'apparence physique..."
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